Silence de la communauté juive sur ce malheur qui s’abat sur ces êtres humains qui ont fui l’Afrique et le Moyen-Orient
Nous assistons depuis quelques semaines à un afflux croissant de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient. Lorsque nous entendons ces migrants, nous comprenons qu’ils ne viennent pas par plaisir en Europe mais par nécessité de sauver leur vie et celle de leur famille car il leur est impossible de vivre dans leur pays d’origine en raison des guerres et des problèmes économiques qui en découlent.
Je suis effaré par le silence de la communauté juive sur ce malheur qui s’abat sur ces êtres humains. Je ne comprends pas pourquoi toutes les organisations caritatives juives ne bougent pas et ne viennent pas en aide à ces populations. Avons-nous oublié notre histoire où nous étions les « juifs errants » de pays en pays ?
J’ai honte. Honte de ce silence. Honte de ces membres de la communauté qui nous disent qu’il n’y a pas de place pour ces migrants en Europe. Honte de les entendre dire cela avec un accent qui n’est pas toujours celui de Lille ou de Marseille.
Les responsables religieux doivent parler. Ils doivent expliquer comment est traité l’étranger dans la Bible. Aujourd’hui nos rabbins doivent faire une pause dans leurs explications halahiques sur le chabbat ou la cacherout et nous enseigner comment accueillir l’étranger.
D’ailleurs regardons ce que disent les textes :
La bible parle d’amour de l’étranger à trente-neuf reprises. Le terme « ve ahavta » (et tu aimeras) est employé à trois reprises dans l’écriture
Pour l’amour de Dieu : Deutéronome Chap. 6, V.9 : « Et tu aimeras l’Eternel ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de tous tes moyens. »
Pour l’amour du prochain : Lévitique, Chap. 19, V. 18 : « Et tu aimeras ton prochain comme toi-même. »
Pour l’amour de l’étranger : Deutéronome, chap. 10, V. 19 : « Et vous aimerez l’étranger, car, étrangers vous fûtes dans le pays d’Egypte. »
Pour le Ramban cela signifie que « l’expérience en Egypte doit apprendre aux enfants d’Israël que Dieu ne tolère pas qu’on persécute l’étranger. »
Ainsi nous devons aimer l’étranger et pour cela nous devons l’accueillir comme Abraham le faisait. La grandeur d’Abraham, selon nos sages, résidait dans l’accueil chaleureux qu’il réservait à tous les voyageurs et à tous les étrangers.
Moïse va encore plus loin en parlant des migrants : Lévitique chap. 19. V. 33 et 34 : « Si un étranger vient séjourner dans votre pays, ne le molestez point. Il sera pour vous comme un de vos compatriotes, l’étranger qui séjourne avec vous, et tu l’aimeras comme toi-même, car vous avez été étrangers dans le pays d’Egypte, je suis l’Eternel votre Dieu. »
Oui nous devons nous rappeler que nous avons été aussi étrangers et que justement c’est pour cela que notre communauté doit être aux premières loges pour accueillir ces milliers de personnes qui vivent dans des conditions sordides.
A ceux qui diront que même si le droit international nous oblige à aider ces personnes ils s’y refuseront nos textes enseignent : Deutéronome, chap. 24, V. 17 : « Ne fausse pas le droit de l’étranger, ni celui de l’orphelin et ne saisis pas comme gage le vêtement de la veuve. »
Demandons aux Institutions juives de prendre position pour ces migrants, d’ouvrir les portes de la communauté afin de leur donner du réconfort et suivons Job qui disait : « Un étranger ne passait point la nuit dehors, j’ouvrais ma porte au passant. »
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