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La négligence des enfants soldats par les organisations internationales : une bombe à retardement pour le terrorisme global

Abstract

Malgré la reconnaissance mondiale du problème, les organisations internationales échouent jusqu’à présent à mettre en œuvre des actions concrètes et coordonnées pour la réhabilitation des enfants soldats. Le manque de ressources et de programmes ciblés est alarmant, étant donné que l'absence d'intervention efficace pourrait exacerber la menace terroriste dans un avenir proche. Cet article souligne pourquoi il est urgent que la communauté internationale prenne des mesures sérieuses pour empêcher que ces enfants, non traités et non réintégrés, deviennent les terroristes de demain.

 

1)    Pour une définition élargie de la définition de l’enfant soldat

 

a)     La définition actuelle de l’enfant soldat

 

Selon le Protocole facultatif de la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant (ONU, 2000), l’enfant soldat est défini comme « toute personne de moins de 18 ans qui est recrutée ou utilisée par des forces armées ou des groupes armés dans n’importe quel rôle, y compris, mais sans s'y limiter, les garçons et les filles utilisés comme combattants, cuisiniers, porteurs, messagers et pour des fins sexuelles ». Cette définition cible principalement les enfants recrutés par des groupes armés participant à des conflits interétatiques ou internes, visant à protéger les mineurs de l’exploitation militaire et à lutter contre leur participation forcée aux hostilités.

Cependant, cette définition reste focalisée sur les groupes armés en situation de conflit classique, négligeant l’existence croissante d’enfants impliqués dans des structures terroristes et des clans criminels. Dans un contexte où la guerre, le terrorisme et la criminalité s’entremêlent de plus en plus, l’exploitation des enfants par des organisations terroristes comme par des cartels criminels doit être reconnue pour ses similitudes avec celle des enfants soldats classiques. À l'heure actuelle, les enfants enrôlés dans ces entités sont souvent laissés en marge des protections offertes aux enfants soldats, bien qu’ils soient également victimes de conditions brutales et de privations.

 

b)    Les enfants dans les structures terroristes et criminelles : une réalité équivalente aux enfants soldats

 

L'exploitation d’enfants par des groupes terroristes ou criminels implique des processus d’endoctrinement, d’entraînement à la violence, et de déshumanisation similaires à ceux utilisés dans le recrutement d’enfants soldats. Ces enfants sont exposés à des environnements de violence extrême, entraînés à tuer, à manipuler des armes, à commettre des actes terroristes, ou à participer à des trafics (drogue, armes, êtres humains). Cette exploitation n'est pas seulement une question de main-d'œuvre ; elle s'étend à des manipulations psychologiques intenses visant à créer une loyauté sans faille et à transformer ces enfants en agents actifs de violence.

Par exemple, les groupes terroristes exploitent souvent les enfants pour des attentats-suicides, des missions de renseignement et de logistique, les forçant à accomplir des actes meurtriers en profitant de leur vulnérabilité psychologique et émotionnelle. Les cartels et clans criminels, quant à eux, les utilisent pour transporter et distribuer des drogues, collecter des fonds, et même tuer sur commande. Comme nous venons de le voir en France .

 

c) Les enjeux de la non-inclusion : conséquences pour la protection des enfants et la sécurité internationale

 

L'absence des enfants terroristes et des enfants de clans criminels dans la définition d’enfant soldat engendre des conséquences graves pour leur protection et pour la sécurité internationale. Sans reconnaissance de leur statut de victimes de la guerre ou de conflits armés, ils ne bénéficient pas de protections adaptées et des ressources dédiées aux enfants soldats. Cette négligence contribue à alimenter un cycle de violence, où les enfants non traités et non réintégrés risquent de devenir les criminels ou les terroristes de demain.

 

Au niveau de la sécurité mondiale, l'ignorance de cette réalité pose des risques croissants pour l’Occident et pour les pays eux-mêmes. Des enfants exposés à l’endoctrinement et à la violence extrême dès leur plus jeune âge deviennent susceptibles de perpétuer cette violence une fois adultes, avec un potentiel de radicalisation transnationale et de migration de la violence vers des pays plus stables.

 

d)     La nécessité d’élargir la définition d’enfant soldat : vers une approche universelle de protection et de réhabilitation

 

En étendant la définition d’enfant soldat pour y inclure les enfants membres de structures terroristes et les enfants impliqués dans des clans criminels, la communauté internationale pourrait :

 

  • Harmoniser la protection des enfants : Une définition élargie permettrait aux enfants recrutés par des structures terroristes ou criminelles de bénéficier des mêmes protections juridiques et du même soutien que les enfants soldats traditionnels. Cela inclurait des services de santé mentale, des programmes éducatifs, et des initiatives de réintégration adaptées.

 

  • Renforcer les programmes de réhabilitation : En reconnaissant leur statut de victimes, les enfants associés à des organisations terroristes ou criminelles pourraient être réintégrés dans leurs communautés, bénéficiant de programmes de déradicalisation, de soutien psychologique, et de développement personnel, réduisant ainsi les risques de récidive et les impacts négatifs pour la société.

 

  • Assurer une cohérence dans les efforts internationaux : Adopter une définition élargie permettrait aux États et organisations internationales d’adopter une approche plus intégrée face aux menaces modernes. Des structures comme l’ONU, l’OMS, et des ONG pourraient ainsi coordonner des actions de réhabilitation pour tous les enfants victimes de violence organisée, qu’elle soit militaire, terroriste ou criminelle.

 

2)    Les enfants dans la violence organisée – un échec de la protection internationale

 

L’implication croissante d’enfants dans les conflits violents et les réseaux terroristes exige des réponses concrètes, mais les actions des grandes organisations restent insuffisantes. Bien que des résolutions aient été adoptées par l’ONU et d’autres organismes, très peu de programmes de réhabilitation efficaces existent sur le terrain. Face à ce manque d’initiative, des milliers d’enfants continuent d’être recrutés, endoctrinés et laissés sans espoir de réintégration.



 

3)    Les traumatismes laissés sans réponse : un catalyseur pour la violence future

 

Les enfants impliqués dans des activités militaires , terroristes ou criminelles sont exposés à des traumatismes profonds, y compris la violence physique, les abus sexuels, et l’endoctrinement. Pourtant, peu d'actions concrètes sont mises en œuvre pour répondre à ces traumatismes dans une optique de réhabilitation. L’absence de soins laisse ces enfants dans un état psychologique fragile, souvent avec des comportements antisociaux et une tendance accrue à reproduire la violence. À long terme, cette négligence rend probable leur conversion en agents de violence extrême.

 

4)     Le manque de suivi international : un risque croissant pour la sécurité mondiale

 

Alors que les organisations internationales reconnaissent théoriquement le besoin de prise en charge, elles peinent à s’investir de manière proactive. Plusieurs raisons expliquent cette inertie :

  • La complexité juridique : De nombreux pays ne disposent pas d’une législation spécifique pour traiter la question des enfants impliqués dans des groupes terroristes ou des mafias.

  • Le manque de financement : Les projets de réhabilitation, pourtant essentiels, sont souvent sous-financés, ce qui limite gravement les possibilités de réintégration.

  • Le manque de coordination : Il n'existe aucune coordination systématique pour réhabiliter ces enfants au niveau international, et la responsabilité de leur sort est trop souvent déléguée aux pays d'origine, qui manquent eux-mêmes de moyens.

 

5)    L’avenir de la menace terroriste : l’impact de l’inaction

 

Les conséquences de cette négligence par la communauté internationale ne tarderont pas à se faire sentir, et ce, non seulement dans les pays d’origine de ces enfants, mais aussi en Occident. La croissance de la menace terroriste mondiale est directement alimentée par ces jeunes laissés à eux-mêmes, qui deviennent plus tard des adultes vulnérables à la violence et à la radicalisation. Des enfants soldats dans des pays en conflit aujourd’hui deviendront, sans intervention, les recrues et les leaders potentiels de groupes extrémistes opérant à l’international.

De plus, l’Occident, loin d’être épargné, pourrait voir l’exportation de cette violence par la radicalisation en ligne. Le terrorisme pourrait ainsi s’étendre de manière accélérée, avec un risque accru d’attentats, d’attaques idéologiques, et d’endoctrinement ciblant les jeunes générations des pays stables.

 

6)    Pourquoi des programmes de réhabilitation sont essentiels pour la sécurité globale

 

Des initiatives de réhabilitation pourraient constituer un rempart essentiel contre l’escalade de la violence. Les organisations internationales doivent :

 

  • Mettre en place des protocoles de santé mentale pour soigner les traumatismes graves subis par ces enfants, en incluant des thérapies innovantes comme l’art-thérapie et des approches communautaires.

 

  • Investir dans l’éducation et la formation professionnelle pour offrir des alternatives solides aux anciens enfants soldats et enfants terroristes. Des programmes spécifiques peuvent leur donner les outils nécessaires pour s'intégrer pacifiquement.

 

 

  • Développer des programmes de déradicalisation et de réintégration au niveau mondial, incluant les familles et les communautés, afin de prévenir la stigmatisation et l’exclusion qui alimentent le retour à la violence.

 

7)    Le rôle des organisations internationales : vers une action immédiate et coordonnée

Si les Nations Unies, l'OMS et d'autres institutions internationales ne prennent pas de mesures immédiates, le nombre de ces jeunes risque d’augmenter. La santé intégrative, en particulier, pourrait être utilisée pour combiner des soins thérapeutiques et des initiatives d’art-thérapie, mais aussi pour travailler avec les communautés locales afin d’empêcher la radicalisation de masse. Cependant, cela ne peut se faire sans la création de structures de soutien et un engagement des États membres pour des financements pérennes et une action coordonnée.

 

Conclusion

 

Les enfants soldats, enfants terroristes et enfants de la mafia, négligés par les organisations internationales, constituent une véritable bombe à retardement pour la sécurité mondiale. L'absence de prise en charge de ces enfants aujourd’hui pourrait entraîner un cycle de violence et de terrorisme sans précédent, particulièrement en Occident, dans un avenir proche. Rompre ce cycle nécessite une réhabilitation complète et une réintégration dans leurs communautés respectives, avec un soutien politique et financier global. La communauté internationale doit agir immédiatement pour inverser cette tendance, en développant des stratégies intégrées et en investissant dans l'avenir de ces enfants, pour éviter qu’ils ne deviennent les terroristes de demain.

 

 

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